Pour
continuer dans la découverte des crypto-monnaies nous allons parler aujourd’hui
de l’Ethereum en tant que Blockchain ainsi que la token et la crypto-monnaie
dont elle est issue, l’Ether. Nous allons donc parler beaucoup du réseau
Ethereum car il est impossible de dissocier l’ether du réseau comme c’est ce
qui fait fonctionner le réseau et qu’à l’origine l’ether a été créé uniquement
pour ça
C’est quoi exactement l’Ethereum
Initialement, Ethereum est un système que l’on pourrait
comparer à un super ordinateur. Donc, cet ordinateur est composé par un réseau
de plusieurs ordinateurs appartenant à des particuliers dans le monde entier
qui travaillent ensemble. Cet ordinateur est sécurisé, il peut-être utilisé et
programmé par tous et tout ce qui est fait sur cet ordinateur est visible par
tous les utilisateurs.
Ce grand ordinateur permet de faire fonctionner diverses
applications décentralisées appelées dApp. Chaque ordinateur qui forme
l’Ethereum participe à la réalisation de cette application, mais nous verrons
tout cela plus longuement dans la partie technique.
L’Ethereum est ainsi la blockchain qui relie tous les
ordinateurs qui font partie du réseau. Chaque ordinateur qui participe à la
réalisation d’une application reçoit un jeton numérique en récompense. Ce jeton
étant appelé Ether, l’Ethereum est donc aussi l’origine de ce token.
Les débuts de l’Ethereum
L’histoire de l’Ethereum en tant que blockchain a
beaucoup à voir avec celle du Bitcoin et de sa blockchain.
Le créateur de l’Ethereum est un jeune Russe vivant au
Canada nommé Vitalik Buterin. C’est un génie de l’informatique et en 2011 il
découvre et se passionne pour le Bitcoin et sa blockchain. Agé alors de 17 ans,
il décide de d’étudier de près cette blockchain et fonde alors le site internet
Bitcoin Magazine.
Deux ans après, alors qu’il a 19 ans et qu’il a bien
baigné dans le monde du Bitcoin, il découvre très vite les limites de la
blockchain du Bitcoin qui ne sert à son avis qu’à faire des transferts d’argent
entre deux personnes. Il travaille alors sur une autre blockchain beaucoup plus
polyvalente pour traiter une infinité d’applications décentralisées. Pour faire
connaitre son projet, il publie alors en 2013 son livre blanc intitulé «A next
generation of smart contracts and a decentralized application platform »
ou « Une prochaine génération de contrats intelligents et une plateforme
d’application décentralisée »
C’était un jeune homme très doué, mais il n’avait pas les
moyens de financer son projet. Il crée alors l’Ether, un jeton numérique et
organise une ICO en les mettant en vente sur internet pour financer son projet.
Ce fût un réel succès, et le mot est faible. En 12 heures, la vente récolte
3700 bitcoins équivalent à environ 2.3 millions de dollars de l’époque et au
final, l’opération a réussie à lever 31591 bitcoins d’une valeur de 18 millions
de dollars de l’époque, représentant 60 millions d’Ethers vendus.
Suite à cette ICO, le premier block appelé «block genesis »
lancé le 30 juillet 2015 et l’Ethereum Foundation, une fondation à but
non lucrative a aussi été créée pour promouvoir le développement de l’ether.
Une nouvelle génération est mise en place en mars 2016,
elle est appelée Homestead. Le logiciel sera de nouveau renouvelé en cours 2018
et portera le nom de Serenity.
Durant son parcours, l’Ethereum et sa monnaie l’ether ont
aussi connu certains problèmes. En 2016, afin de financer les projets sur le
réseau, une levée de fonds a été organisée par une organisation autonome créée
spécialement pour cette tâche. 12 millions d’éther représentant une valeur
totale de plus de 150 millions d’Euro ont été réunis au cours de cette levée de
fonds. Cependant une faille sur le code de theDAO a pu être exploitée par des
pirates qui ont alors réussis à détourner, le 17juin 2016, pratiquement 1/3 des
fonds réunis. Les pirates ont placé les fonds détournés dans un clone du theDAO
où selon les règles de ce dernier, ils sont gelés à titre conservatoire pendant
un mois.
Durant ce mois, la communauté Ethereum et ses membres
fondateurs se sont concertés sur l’attitude à adopter : récupérer ou non
les Ether volés afin de rembourser les investisseurs quitte à liquider theDAO.
La décision finale a été de liquider le fond d’investissement, de reprogrammer
la chaine des blocs afin de récupérer les fonds volés et rembourser les
investisseurs
Cependant environ 15% de la puissance de calcul des
mineurs ont refusé cette mesure, ce qui a divisé l’Ethereum en deux blocs de
chaine distincte. Le bloc officiel qui a implémenter es mesures et qui est
soutenu par les développeurs, reconnu par le sigle ETH, et le bloc dissident
contenant la monnaie détournée par les pirates, dit ether classique ETC avec
une puissance de calcul faible qui le rend plus vulnérable aux malveillances
Une fois les mesures appliquées, toutes les adresses
possédant de l’ether s’est vue dupliquée dans la nouvelle chaine de bloc avec
des encours en EHT mais aussi dans la blockchain ETC pour le même montant mais
chaque monnaie ne peut-être utilisée que sur sa propre blockchain. Cela arrive
quand une blockchain se divise en deux. Les utilisateurs sont vulnérables et
peuvent subir des attaques par rejeu. Cela veut dire que des pirates peuvent
intercepter une transaction sur la plus grande des deux chaines pour la
dupliquer sur la seconde étant donné que la clé privée de l’utilisateur et la
signature de la transaction initiale est valide sur les deux blockchains.
Les caractéristiques et fonctionnement
La blockchain et le smart-contract
La première version du logiciel est créée par une société
suisse, Ethereum Switzerland GmbH (EthSuisse).
La blockchain de l’Ethereum, quoique inspirée de la blockchain du Bitcoin,
offre beaucoup plus de possibilité que le simple transfert d’argent.
L’Ethereum est donc comme on l’a dit plus haut, un réseau
composé de milliers d’ordinateurs qui travaillent tous ensemble et comme avec
la Blockchain du Bitcoin, la blockchain Ethereum est une sorte de grand
registre dans lequel chaque ordinateur participant sur le réseau écrit une
ligne afin de former une base de données commune.
Une fois entrées dans la blockchain, les données sont
enregistrées et sauvegardées pour toujours et cela depuis la création de la
blockchain. Il est impossible de modifier cet historique. Tous les contrats qui
sont réalisées sur la blockchain Ethereum sont visibles par tous et vérifiables
avec un peu de connaissance
En ce qui concerne la sécurité, chaque ordinateur possède
une copie de la base de données ce qui la rend très difficile à compromettre.
Il faudrait pouvoir attaquer 51% des ordinateurs du réseau et cela en même
temps pour pouvoir pirater la blockchain. La blockchain est aussi protégée par
un protocole chiffré très puissant qui minimise sa vulnérabilité aux attaques.
Le réseau d’ordinateur Ethereum est toujours allumé et
fonctionne 24h/ 24 en car pour l’éteindre, il faut virtuellement éteindre tous
les ordinateurs en réseau simultanément.
Le principe de fonctionnement et la technologie utilisée
par l’Ethereum est assez similaire à ceux utilisés par le Bitcoin dans les
grandes lignes : une base de donnée unique à tous et chaque personne qui
participe y insère des données.
Ce qui diffère l’Ethereum des autres c’est la façon dont
on utilise la blockchain. Cette blockchain a la capacité d’être programmable
grâce à un langage dédié qui s'appelle Solidity. Ce langage de programmation
est dit « complet » et il permet d’executer toutes les fonctions
utiles au développement d’une application. La blockchain s’utilise en y programmant
des actions à exécuter par l’ensemble des participants à la blockchain. Ces
actions appelées smart-contracts sont des engagements, simples ou complexes
dont l’exécution se fait automatiquement sur la blockchain une fois que toutes
les conditions et les limitations programmées initialement sont réunies.
Prenons l’exemple concret et très simple de deux personnes
P1 et P2. P1 effectue un travail pour P2 et P2 veut rémunérer P1 une fois que
son travaille est accompli. Un smart-contract est ainsi programmée sur la
blockchain et P2 met à disponibilité dans la blockchain la somme exacte
représentant la rémunération de P1. Une fois qu’il a été vérifié que le
travail a été bien accompli, P2 reçoit le salaire prévu, autrement l’argent mis
à disponibilité par P1 lui est restitué.
Une fois que les conditions pour l’exécution du contrat
sont validées, les contrats s’exécutent automatiquement en envoyant une
commande à la blockchain et grâce à la puissance de calcul de tous les
ordinateurs que les particuliers mettent à disposition pour former le réseau.
Deux cas peuvent se présenter lors de l’exécution du contrat :
Si les conditions spécifiées lors de la programmation du
smart-contract dépendent d’un repère de temps (ex payer le salaire le 30 du
mois) ou à d’autres actions dans la blockchain, il est facile de vérifier que
les conditions sont remplies dans la blockchain avant d’exécuter le contrat
SI les conditions pour que le contrat s’exécute nécessite
une action en dehors de la blockchain (ex : livraison d’une marchandise)
un tiers de confiance appelé Oracle est désigné afin d’entrer dans la
blockchain au moment venu l’information de façon fiable, confirmant que le
contrat peut-être exécuté. L’oracle peut être un tiers connu par les deux
parties, une base de données fiable à laquelle on peut se référer ou encore un
service d’Oracle décentralisé
L’exemple cité ci-dessus n’est bien sûr qu’un exemple
très simplifié de smart-contract et de son fonctionnement. Il existe de nos
jours des contrats beaucoup plus complexes comme des contrats-cadre, des
contrats de distribution, des contrats de royalties, des contrats de société,
des pactes d’actionnaire, des gages….
Il est aussi possible d’y programmer bien plus que de
simples engagements contractuels car comme n l’a dit plus haut, l’Ethereum
permet d’exécuter des applications décentralisées de toutes sortes :
Augur est par exemple un logiciel sur lequel les gens
peuvent «miser » sur la probabilité qu’un évènement puisse se réaliser.
Les personnes qui ont deviné juste reçoivent une rémunération, l’objectif à
terme serait de pouvoir prédire l’avenir en utilisant l’intelligence collective
Slock.it vous permettra de contrôler les appareils
intelligents par des smart-contracts programmés dans la blockchain
Maker est un projet de banque décentralisé
Sur le site officiel de la Foundation Ethereum, on peut
aussi trouver des applications qui fonctionnent avec le langage Solidity. Il y
a une application qui permet de créer de l’actif virtuel pour un projet, une
autre encore permet la mise en place d’une plateforme de financement
décentralisé pour un projet ou encore une application permettant la création
d’une organisation autonome décentralisée (DAO)
La crypto-monnaie et la token Ether
La spécificité de cette crypto-monnaie c’est qu’elle a
été créée un peu malgré elle et qu’elle a été conçue par rapport à un
blockchain et non pas le contraire comme dans le cas du Bitcoin par exemple où
la blockchain est conçue par rapport à une monnaie virtuelle le Bitcoin. Mais
commençons par le commencement.
Nous avons déjà vu plus haut que l’Ether en tant que
token a été créé pour financer la réalisation du projet Ethereum. A la mise en
place de la blockchain, les 60 millions d’Ether pré vendus lors de la levée de
fond sont distribués, 12 autres millions sont émis pour les développeurs. A
partir de là, il n’y a plus d’émission d’Ether, pour en avoir il faut miner.
L’Ether n’a pas été conçu pour être une crypto-monnaie en
elle-même mais plutôt en complément du Bitcoin, mais comme il peut-être utilisé
sur les plateformes d’échanges il fait l’objet de spéculations et
d’investissement, ce qui a fait monter énormément son cours.
La principale utilité de l’Ether se trouve à l’intérieur
de la blockchain elle-même. L’Ether est moyen d’échange pour les contrats dans
la blockchain. C’est une sorte de carburant qui permet de faire fonctionner le
réseau décentralisé lors d’un smart-contrat. Cela se traduit par des frais de
transactions appelés gas. A chaque action correspond une quantité de gas, les
variables étant la puissance de calcul requise et la durée de fonctionnement.
Chaque ordinateur qui participe dans la blockchain reçoit
une récompense lorsqu’il réalise un travail. Cette récompense est délivrée en
Ether. Ensuite, les possesseurs d’Ether peuvent les vendre sur les plateformes
d’échanges. L’Ether permet de donner une valeur monétaire au fonctionnement du
réseau. Les développeurs utilisent les Ether pour développer et faire
fonctionner leurs applications sur le réseau Ethereum donc ils peuvent vouloir
acheter des Ethers.
La blockchain Ethereum génère un nouveau bloc toutes les
15 secondes ce qui la rend très fluide. La rémunération des mineurs reste
toujours constante quand par exemple pour le Bitcoin la rémunération connait
une diminution programmée au fil du temps.
Tout comme avec le Bitcoin, au début, le minage de
l’ether se sert aussi du consensus proof-of-work, mais il sera bientôt le
consensus proof-of-stake sera mis en place pour économiser de l’énergie.
L’ether a sa propre unité de mesure partant de 1
trilionième (10??) au million (10?). L’émission de l’ether n’est pas limitée à
un nombre précis.
L’évolution de l’ether
Si au début, l’ether n’a été créé que pour faire
fonctionner la blockchain Ethereum, il a fait du chemin depuis. Avec son
environnement plus ouvert et ses coûts de transactions moins élevés que ceux du
Bitcoin par exemple Il a réussi à gagner la confiance des investisseurs et des
utilisateurs qui investissent et spéculent massivement sur cette monnaie avec
pour conséquence une augmentation rapide de son cours. Le cours de l’Ethereum
est de 461 € à ce jour mais vous pouvez suivre le cours de toutes les
crypto-monnaies en directe sur notre site
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